La
                    vérité en "Noir OU Blanc"  des Shadoks
              "C'est
                      en raisonnant que l'on devient voyant...
              Gabozomeu...
              Le
                    lecteur connaît probablement ce dessin animé célèbre,
                    ces curieux oiseaux aux longues pattes, nommés les "Shadoks".
                    Comme leurs rivaux les "Gibis", ils vivent sur (ou
                    dans) un monde plat, qui donne tout son sens au mot "planète" (comme "plan").
                    Les Shadoks ont dans
                    les années 1970 divisé la France en deux camps
                    : les "shadokophiles" (ceux qui aiment les Shadoks)
                    et les "shadokophobes" (ceux qui détestent
                  les Shadoks).
               En
                  effet, à part leur principale et vitale occupation qui
                  est de "pomper", et leur vocabulaire très
                  restreint (fait seulement de quatre mots ou syllabes : GA,
                  BU, ZO, MEU), la caractéristique de ces Shadoks est
                  aussi qu'ils sont "bêtes
                  et méchants", contrairement à leurs rivaux
                  les Gibis, qui passent pour être "intelligents et
                  gentils"...
              Le
                  cas des Shadoks est très riche en enseignements, et
                  si je l'évoque, ce n'est pas pour convertir le lecteur
                  en "shadokophile" ou en "shadokophobe",
                  mais simplement traiter (sur toile de fond de leur "grande
                  sagesse") une très
                  importante question concernant la logique :                   le
                  problème
                  de la logique des
                  humains...
              Les
                  Shadoks ont
                  une logique... qui justement est ce qu'on
                  considère
                  habituellement comme étant tout sauf de la logique !
                  C'est l'anti-logique même, ce que l'on appellerait volontiers
                  le chef d'oeuvre même de l'absurdité.
                  Absurdité ?
              "Pourquoi
                    faire simple quand on peut faire compliqué ?"
              Voici
                    par exemple quelques unes des célèbres devises
                    des Shadoks :
              * « Il
                    vaut mieux pomper d'arrache-pied même s'il ne se passe
                    rien que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en
                    ne pompant pas. »
                    * « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?!                    »
                  * « S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème. »
                  * « Je dis des choses tellement intelligentes que,
                    le plus souvent, je comprends pas ce que je dis. »
  * « Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser
  sa connerie sur des choses intelligentes.»
  * « C'est en forgeant que l'on devient musicien. »
  * « Ce n'est qu'en pompant que vous arriverez à quelque chose
  et même si vous n'y arrivez pas... hé bien ça vous aura
  pas fait de mal ! »
  * « Il faut pomper pour vivre et donc vivre pour pomper. »
  * « Tout avantage a ses inconvénients et réciproquement. »
  * « Avec un escalier prévu pour la montée, on réussit
  souvent à monter plus bas qu'on serait descendu avec un escalier prévu
  pour la descente. »
  * « Mieux vaut regarder là où on ne va pas, parce que,
  là où on va, on saura ce qu'il y a quand on y sera ; et, de toute
  façon, ce sera jamais que de l'eau.»
  (cette dernière devise est une des devises  des marins Shadoks...)
              Où
                      se trouve la vraie absurdité
               ? 
              Beaucoup
                  de ceux qui aiment les Shadoks le font sans doute parce que
                  justement ils pensent que c'est le summum même de l'illogisme,
                  de la bêtise ultime qui fair rire. Et pourtant à y
                  regarder de plus près, les Shadoks ne disent pas que
                  des                  "shadokeries"...
C'est même souvent à se demander si les vrais Shadoks ne sont pas
ceux qui les aiment (les Blancs)... ou les détestent (les Noirs)... ou
ceux
que
la
question
laisse
complètement indifférents (les Gris)...
              Et
                  l'affaire devient très sérieuse
                    si on apporte la preuve aujourd'hui qu'une absurdité est
                    toujours une autre logique ! Dans les conceptions actuelles,
                    des phrases comme "S'il n'y a pas de solution, c'est
                    qu'il n'y a pas de problème" ou "C'est
                    en forgeant que l'on devient musicien", ou encore "Tout
                    avantage a ses inconvénients et réciproquement",
                    sont au mieux logiquement fausses, et au pire ne veulent
                  rien dire, comme aussi cette phrase : "Le contraire
                  de toute vérité est toujours une autre vérité".
                  Là, ce ne sont pas les Shadoks qui le disent mais moi
                  le Gibi... Il
                  faut
                  le
                  prouver
                  immédiatement...
              Le
                daltonisme logique
              Les Shadoks classiques et les Shadoks intuitionnistes
              Les Shadoks
                                    (c'est moi qui les appelle ainsi, mais eux
                    pensent être des Gibis...) raisonnent en termes de Vrai ou Faux.
                                    D'après  la logique des Shadoks, un énoncé ne
                                    peut être "Vrai ET Faux".
                                    Dans leur monde  donc, une chose est soit vraie soit fausse,
                                    mais jamais les deux à fois. Ils appellent
                                    une contradiction le
                                    fait de dire une chose et son contraire à la
                  fois; par
                                    exemple : "Il pleut ET Il ne
                                      pleut pas", ou "Je suis en train
                                      de pomper ET Je ne suis pas en train de
                                      tomper", ou encore
                                      : "La
                                      feuille de papier que je tiens dans la
                                      main droite
                                      est
                                      blanche ET La feuille
                                      de papier que je tiens dans la main droite
                    n'est pas blanche".
               Les Shadoks
                  ne peuvent donc pas concevoir qu'une chose ait un attribut
                  et en même temps
                                    le contraire du même attribut,
                                    qu'elle soit et ne soit pas à la fois.
                                    Cela dépasse leur entendement.
                                    Ils disent que c'est  impossible, donc que
                                    c'est contraire à la
                                    raison et absurde de dire que c'est possible.
                                    Ils ont énoncé une
                                    loi qui interdit de se contredire, et ils
                                    appellent cela le principe
                  de non-contradiction* : « Il
                  est impossible qu’un même attribut appartienne
                  et n’appartienne pas en même temps et sous le même
                  rapport à une même chose » (Aristote,
                  Métaphysique, 1005 b 19-20), dit le Shadok qui a précisément
                  énoncé cette loi. 
              Il faut dire
                  qu'on
                  distingue chez les Shadoks deux catégories, les classiques                  et
                  les intuitionnistes.
                  Voici comment les Shadoks classiques utilisent
                  souvent le principe de non-contradiction dans
un de leur raisonnement qu'ils appellent le raisonnement par l'absurde  :
               Si
  en
  posant comme hypothèse qu'une chose A est fausse,
  et que cela aboutit à la conclusion
  qu'une autre chose B est vraie et fausse à
  la fois (donc contradictoire), alors on doit revenir sur ses pas et
  conclure
  que
  A est vraie. 
              Et
    donc aussi, si en faisant l'hypothèse que A est
                  vraie cela aboutit au fait de dire qu'une
                  certaine chose B est vraie et fausse à la
                    fois, on doit faire marche arrière et dire que A est
                    fausse. En d'autres termes, si une hypothèse conduit à une
                  "shadokerie", alors on doit  adopter le contraire
                    de cette hypothèse. 
              Les
                  Shadoks intuitionnistes n'acceptent pas le raisonnement par
                  l'absurde; mais tous  acceptent le
                  principe
                  de non-contradiction                  qui
                  est donc la base la plus commune à toutes leurs sciences et
                  à tous leurs raisonnements. La petite chose qui différencie
                  les intuitionnistes des classiques, c'est que pour eux, une
                  chose
                  qui n'est
                  pas fausse n'est
                  pas obligatoirement vraie... Autrement dit,
                  ils acceptent seulement qu'une chose ne peut être vraie
                  ET fausse en même temps, mais elle peut être NI
                  vraie NI fausse. Mais
                  pour les classiques, elle est toujours obligatoirement l'un
                  des
                  deux; si donc ce n'est pas
                    l'un, alors c'est forcément l'autre, et vice-versa.
                    Pour eux donc, il ne peut y avoir une situation intermédiare,
                    une troisième
                    possibilité ne peut exister. C'est ce qu'ils appellent
                    le principe
                  du tiers exclu.
               On peut
                  ne pas pouvoir dire lequel de A ou de non-A (c'est-à-dire
                  le contraire de A) est vrai.
                  Autrement dit, on peut ne pas être capable de démontrer
                  qu'un
                  énoncé A est
                  vrai, sans pour autant être capable
                  de démontrer
                  que A est
                  faux. Dans ce cas A est dit indécidable.
                  (Toute cette logique ainsi résumée est illustrée en image ici,
                  sous forme du problème des routes des
                  Shadoks). 
              Et maintenant,
                  quel est le problème des Shadoks ? Qu'est-ce qui ne
                  va chez eux ? Découvrons cela en couleur... ou plutôt en "Noir
                  OU Blanc"...
              "Blanche ET Noire..."
                      et le principe de non-Gris
               Dans un
                  monde où tout le monde est naturellement
                    aveugle-né, on
                    ne sait pas ce que c'est que les couleurs; et les gens ne
                    savent pas qu'ils sont aveugles, car ils ne savent même
                    pas qu'il existe une faculté appelé dans un
                    autre monde la vue,
                    et donc qu'ils pouvaient avoir cette faculté s'ils
                    n'étaient
                    pas tels qu'ils sont.
                    Il faut qu'un extraterrestre (ou simplement un voyant) vienne
                    leur décrire
                    leur problème,
                    à l'aide d'autres réalités qu'ils connaissent,
                    et ainsi les
                    "soigner
                    " et leur (re)donner la vue sur le
                  plan logique.
               Puisque
                  les Shadoks ont (heureusement) une perception normale (ou presque...)
                  des couleurs, il faut traduire leurs problèmes
                  de logique                  en problèmes
                  de perception des couleurs. 
              Les Shadoks
                  "heureusement" voient les couleurs de l'arc-en-ciel,
                  qui vont du Rouge ou Violet. Mais il y a aussi des couleurs
                  avant le
                  Rouge (les infrarouges) et des couleurs après le Violet
                  (les ultraviolets) que les Shadoks ne voient pas. Les objets
                  qui
                  ont ces couleurs sont invisibles pour eux. C'est donc par d'autres
                  sens et par d'autres moyens que les Shadoks peuvent percevoir
                  leur existence. Et il faut dire (ce que les Shadoks ne savaient
                  pas ou ne le réalisaient pas comme ils devaient le réaliser...),
                  que le plus grand instrument de perception de l'Univers est
                  le cerveau,
                  et sa
                  faculté  de perception est la logique. 
                 En
                  ne raisonnant qu'en terme de Vrai et Faux,
                  le cerveau des Shadok fonctionne comme s'il ne voyait que le Blanc                  (le
                  Vrai) et le Noir (le Faux), et c'est là leur
                  problème.
Une chose qui est "Vrai ET Faux" peut être vue
comme
vérité entre le Vrai et le Faux,
exactement comme le nombre 0.5  est entre 0 et 1.
La logique des Shadoks est exactement aussi comme s'ils ne connaissaient comme
nombres que  le 0 et le 1,
mais ne connaissent aucun nombre qu'on peut interpréter comme étant à la
fois 0 et
1, ou à la rigueur comme n'étant "NI l'un NI l'autre". Or 0.5 est
un candidat naturel pour une telle interprétation. 
              Présentons
                  maintenant une feuille aux Shadoks, Blanche du côté recto et
                  Noire du côté verso : 
              
              Et maintenant
                  une simpleme question : "Quelle est la couleur de cette
                  feuille ?" 
                  a) Blanche
                  b) Noire
              c) "Blanche
                  au recto ET Noire au verso"
                  d) Mi-Blanche Mi-Noire ("moitié-moitié" donc)
                                   e)
                  Blanche ET Noire
                  f) NI Blanche NI Noire
              Il y a de
                  la vérité dans ces réponses,
                  même dans les deux premières a) et b).  Au pire
                  elles disent seulement la moitié de
                  la vérité, car effectivement comme le disent les réponses c)
                  et d), et même simplement
                  l'énoncé du problème,
                  la feuille est Blanche au recto et Noire au
                  verso. Il faut voir la réponse e) comme disant plus simplement
                  ce que dit c) et l'énoncé, mais en parlant globalement de la
                  feuille, sans la subiviser en ses parties ou sous-ensembles.
                  Par exemple, les spécificités d'une région de France es une
                  qualité de la France entière, et l'ensemble de ces spécificités
                  fait partie de l'ensembles de toutes les qualités de la France
                  prise globalement, sans qu'il soit nécessaire de les détailler
                  morceau par morceau. La réponse f) dit la même chose que e),
                  mais négativement. Il est bien de dire
                  ce que les choses ne sont pas, mais il est
                  mieux de dire quand on peut, ce que les choses sont. 
               C'est ici,
                  avec la réponse "Blanche
                    ET Noire" (qui veut dire donc "Blanche
                    ET non-Blanche") que se
                    pose le problème même de la contradiction, mais aussi sa
                    très simple solution : Il faut voir les énoncés du genre
                    "A
                    ET non-A" (qu'on appelle contradiction chez
                    les Shadoks) comme exprimant une propriété globale d'une
                    certaine chose. Elle dit que la chose en question, vue dans
                    un certain contexte ou sous un certain angle possède l'attribut
                    A, et vue dans un autre contexte ou sous
                    un autre angle possède le contraire de cet attribut, non-A.
                    Si on ne sait pas que les deux attributs contraires appartiennent
                    à la même chose, on peut croire qu'on a affaire à deux choses
                    séparées, et les étudier comme telles. Les Shadoks connaissent
                     ainsi par exemple une chose nommée proton et
                     une autre nommée
                    électron. Mais qui nous dit que les
                    deux ne sont pas que deux facettes d'une certaine même réalité
                    ? Et si dans un forum de discussions sur internet nous connaissons
                    sous un pseudonyme A une personne qui tient
                    certains propos dans un contexte, puis sous un pseudonyme B une
                    autre personne dans un autre contexte (ou simplement dans
                    le même contexte), qui tient exactement les propos contraires
                    des premiers, doit-on obligatoirement conclure que A et B                  ne
                    peuvent pas être la même personne ? Une personne
                    peut tout à fait avoir des opnions différentes selon les
                    problèmes et les contextes, ou simplement être de nature contradictoire,
                    une espèce de don d'ubiquité en
                    matière de logique. 
                    C'est une nature comme une autre, elle existe.
              Une autre
                  version du même problème : au lieu d'une feuille
                  souple, nous avons une plaque rigide, elle aussi Blanche au
                  recto et Noire au verso. Si
                  on fait subir un moment de rotation à cette feuille
                  suivant un axe vertical (comme le montre le schéma),
                  elle présente alternativement la face
                  Blanche et Noire. Et si la vitesse de rotation est assez rapide,
                  la feuille sera vue comme... Grise, la couleur
                qui veut dire simplement : "Blanche et Noire" : 
              
              Le principe
                  de non-contradiction formulé par le Shadok Aristote
                  apparaît donc comme un principe de non-Gris.
                  On peut pour une raison ou une autre interdire la couleur Grise dans
                  un monde ou un contexte donné, mais cela ne doit pas du tout
                  dire que la couleur Grise est impossible,
                  pour reprendre le terme employé par Aristote dans son principe. On
                  peut donc à la rigueur interdire d'être  contradictoire,
                  mais certainement pas de dire qu'il est impossible que deux
                  attributs
                  contraires
                      appartiennent à un même être, ainsi que le Shadok Aristote
                      l'a formulé dans son principe. Et même d'une manière très
                  générale, c'est le fonctionnement même de l'Univers Il
                  y a tout simplement cette vérité: "Je
                    fais partie de l'Univers. Si je dis une phrase, c'est donc
                    l'Univers qui l'a dite par sa partie que je suis. Et si je
                    dis le contraire de la même phrase, c'est toujours
                  l'Univers qui aura dit ce contraire.'" L'Univers
                    est par définition le TOUT. Il y
                    a donc tout et son contraire dans l'Univers, et toute chose
                    (et donc aussi le contraire de toute chose) est un attribut
                  du seul et même Univers. L'Univers est-il donc absurde                  ?
                  Si oui alors, c'est que cette absurdité-là est en réalité normale,
                  tandis que la vraie absurdité est celle qui NIE la 
                  vérité de l'Univers tout entier, la loi universelle. 
              En parlant
                  d'absurdité, rappelons que le raisonnement par l'absurde
                  des Shadoks classiques disait : "Si en faisant l'hypothèse
                  qu'une chose est Vraie cela conduit à la conclusion
                  qu'une autre chose
                  est une contradiction, alors la première chose est Fausse".
                  Cette déclaration très sensée revient
                  pourtant à dire ceci
                  dans le modèle des couleurs : "Si en faisant
                  l'hypothèse qu'une chose est Blanche cela conduit à la
                  conclusion qu'une autre chose est Grise, alors
                  la première chose est Noire". Et
                  on voit que cette démonstration par l'absurde qui
                    est très sensée en logique classique (ou logique
                    binaire) devient une absurdité (ou "shadokerie")
                    dans une logique comme la logique
                  chromatique (la logique des couleurs). Affaire à suivre
                  sur les routes compliquées des Shadoks...
              Les
                routes compliquées des Shadoks
              Le problème
                  de la Logique des Shadoks peut être présenté avec un autre
                  modèle, beaucoup plus parlant
                  visuellement et concrètement, beaucoup plus convainquant, 
                  et que nous allons examiner maintenant. Il suffit pour cela
                  de présenter seulement le problème
                  des Shadoks
                  dits classiques*. Les
                  autres autres Shadoks,  les intuitionnistes, 
                  ont fondamentalement le même problème, qui est simplement de
                  faire une logique obéissant au principe de non-contradictionJe
                  dirais même que quitte à accepter ce principe, autant accepter
                  tout ce qui va avec et qui s'inscrit dans son esprit, comme
                  le principe du tiers exclu. Mais quitte à
                  refuser quelque chose de la logique classique, autant tout
                  refuser carrément et fonctionner avec la logique des Gibis,
                  infiniment plus simple et plus puissante ! 
              Faire une
                  logique obéissant au principe de non-contradiction,
                  non seulement cela affaiblit la logique et la transforme en
                  logique de "Noir OU Blanc" (sauf chez
                  les intuitionnistes où existe la version négative du Gris,
                  à savoir "NI Noir NI Blanc"),
                  mais cela complique terriblement et inutilement les choses.
                  Nous allons maintenant poser le problème de la Logique des
                  Shadoks (ou ses points clefs), en le transformant un problème
                  équivalent, concret, très visuel et beaucoup plus parlant que
                  ce problème traduit en logique chromatique (le modèle des couleurs).
                  Il s'agira de couleurs aussi, mais juste pour représenter les
                  deux valeurs de vérité, 
                  le Vert (comme le Feu Vert sur
                  la route) pour signifier Vrai ou Possible ou
                  Permis ou Sécurité, 
                  et le Rouge (comme le Feu Rouge)
                  pour signifier Faux ou Impossible ou Interdit ou Danger !
              Le but et
                  l'objectif est très simple pour les Shadoks (comme pour
                  les Gibis), on leur demande simplement de construire des villes
                  sur leur planète, partout où ils veulent, et
                  de construire des routes (soit à sens unique soit à double
                  sens, c'est comme ils en ont envie) reliant leurs villes. Le
                  besoin est simplement de pouvoir circuler dans ce monde et
                de la meilleure des façons. Mathélatiquement, cela
                veut dire simplement qu'on veut, en partant de n'importe quel point A de
                ce monde ou espace, pouvoir se rendre à n'importe quel
                autre point B de
                ce monde, en suivant une ligne de la forme qu'on veut (et qui
                représente une route) entre A et B.
                On doit indiquer sur chaque ligne le sens de parcours. Si on
                peut aller de A à B et
                de B à A, alors on peut
                l'indiquer par une ligne entre A et B avec
                deux flèches (une pour chaque sens), ou avec deux lignes
                entre A et B, une pour le sens
                de l'aller et l'autre pour le sens du retour. De toute façon
                on peut mettre autant de lignes que l'on souhaite entre deux
                points quelconques A et B,
                qui représentent autant de routes que l'on souhaite. Mais...mais...mais...
              Chez les
                  Shadoks :
              
                La
                planète des Shadoks et la logique de construction de leurs villes
                et routes.
                L'essentiel de toute la Logique des Shadoks est représenté sur
                cette image.
                Les points Verts sont les "Vrai" et les points Rouges
                sont les "Faux";
                Les points symétriques A et A' par exemple sont contraires (ou
                négations)
                l'un de l'autre;
                si donc l'un est Vrai, alors l'autre est Faux, et vice-versa.
                
                Les points Oranges et tous les points de cette ligne, sont
                leur propres contraires, donc sont contradictoires;
                le point I  est Indécidable, car on ne peut pas dire s'il est  Vert
                ou Rouge, ou même contradictoire.
                Les routes sont uniquement tracées entre les points Verts,
                et elles représentent un cheminement de démonstration.
                Si on peut aller d'un point ou d'un ensemble de points (comme
                ici D et F' ) vers un
                point (comme ici B), 
 
                en passant événtuellement par d'autres (comme ici G'),
                alors le point d'arrivé est démontré à partir du (ou des) précédents.
                On ne doit en aucun cas franchir la ligne de contradiction, ni
                même la rencontrer;
                si un point y conduit, c'est qu'il est Rouge;
 
                on s'était alors engagé sur une  Fausse route (Raisonnement
                par l'absurde),
                qui conduisait en Enfer, chez le Diable...
                car il faut que le Diable habite dans cette planète
                pour que les routes soient si compliquées et voyager soit si
                dangereux...
               Une ville
                  est appelé un énoncé,
                    et le fait de partir d'une ville A pour
                    aller à une ville B s'appelle
                    une démonstration ou une déduction. A est
                    l'hypothèse ou le point de dépar, et B est
                    est appelé une conclusion ou un théorème.
                    Si A est un point de départ absolu, c'est-à-dire
                    si on ne peut arriver à A à partir
                    d'une autre ville, alors A est appelé un axiome.
                    Si on a une bonne raison pour cela et que l'on juge qu'acune
                    route ne doit jamais partir d'une ville
                    A, ni arriver à A,
                    ni passer par A, alors A est
                    appelée une ville Rouge ou Fausse ou Impossible ou Interdite ou Danger                  !
                    Mais dans le cas contraire, si A peut être
                    une ville de départ, ou d'arrivée ou de passage, alors c'est
                    une ville Verte ou Vraie ou Possible ou Permise ou Sécurité.
                    Et si pour toute raison que l'on juge justifiée, on veut
                    qualifier une ville de Verte-Rouge, on est
                    libre aussi de le faire. La raison peut être par exemple
                    que cette ville
                    alterne entre le Vert et
                    le Rouge, tantôt Verte tantôt Rouge,
                    tantôt Vraie tantôt Fausse,
                    tantôt Sûre tantôt Dangereuse.
                    Cà peut être cela ou simplement parce qu'on a décidé ainsi
                    parce que cela fait plaisir. En tout cas une telle ville                     sera
                    alors appelée une ville Orange (comme
                  le Feu Orange), et sera dite contradictoire.
                  Et si on a envie pour chaque ville A de bâtir
                  une ville A' appelée aussi non-A qui
                  lui jumelée, de sorte que si l'une est Verte sa
                  jumelle est Rouge et vice-versa, on est libre                  de
                  le faire, ou de ne pas le faire. Et si on veut le faire et
                  si manque d'idée pour le réaliser, si par exemple ce monde
                  est
                  plat comme
                  celui des Shadoks, on peut tracer une droite nommée L comme
                  "ligne) et partageant ce monde en deux parties égales. Si A est
                  une ville de l'une des deux moitiés, alors le symétrique de
                  A par rapport à la doite L est
                  ce qu'on appellera A' ou non-A.
                  Si on décide que A sera Vert,
                  alors A' (ou non-A) sera
                  Rouge; mais si c'est A' qui
                  est choisi comme
                  Vert, alors A sera Rouge.
                  Les points A et A' sont alors
                  appelées les contraires (ou "négations") l'une de l'autre.
                  Si donc on tient à cette contrainte et que l'on maque l'idée,
                  en voilà
                  une,
                  si
                  l'on
                  vit dans un
                  plan
                  comme
                  les Shadoks.
                  Sinon
                  on peut s'arranger comme on veut, pour construire
                  les villes deux à deux dans ce monde, et leur faire obéir à
                cette règle, si vraiment cela fait plaisir... 
              Et si
                  on veut, la ligne L peut être être
                  appelée "Ligne de Contradiction",
                  car chaque point de cette Ligne est son propre contraire.
                  Il est donc Vert-Rouge (ou Orange),
                  donc contradictoire, comme on a décidé d'appeler
                  de tels points ou villes...
              Chez
                les Gibis :
              Bref, quel
                  est le problème dans tout cela ? Le
                    problème dans cette affaire est justement qu'il n'y
                  a pas de problème, disent les Gibis, et ils ont raison
                  !
              
                Le problème dans toute cette affaire est qu'il n'y a pas de problème
                  !
                  Chez les Gibis, on fait comme on veut, TOUT est Vert ! 
                  Les Shadoks le disent, mais ce sont le Gibis qui le font :
                  « S'il
                  n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème» !
               Oui, le
                  seul problème est qu'on fait comme on veut !  Et
                  dans ce cas on fonctionne avec ce que les
                        Gibis
                        appellent l'alternation ou Logique
                            alternative (la liberté totale quoi !),
                            mais que les Shadoks eux qualifient de contradiction,
                            d'absurdité totale, d'illogisme
                            absolu, de "tout et n'importe quoi",
                            de grand Capharnaüm, parce que "Tout
                            est possible", "Tout
                            est vrai", et qu'il n'y a pas de règles
                            imposée à l'avance,
                            sauf celle de la liberté totale !
Et si cette liberté est un problème, alors elle est aussi la solution. Car cette
                            liberté n'interdit
                            nullement de se donner les règles que l'on
                            veut, si on veut se les donner, de les changer à volonté si
                            on veut les changer. 
              Comme
                  le montre le système de villes et de routes des Shadoks,
                  pour qu'ils se livrent à toute cette complication logique,
                  c'est parce que quelque chose de très anormal existe
                  dans leur planète, un grand Danger comme
                  le Rouge ! Cela frappe immédiatement
                  l'extraterrestre qui débarque sur cette planète les
                  Shadoks zigzaguer à ce point pour éviter comme
                des mines plantées un peu partout, et qui font qu'on ne
                peut pas bâtir où l'on veut, marcher où l'on veut, circuler comme
                l'on a envie, bref faire tout ce qu'on veut ! Les
                Shadoks trouvent que c'est très
                    dangereux de tout permettre, et ils ont raison !
                    Mais ils oublient de dire que si c'est dangereux c'est simplement
                    parce que le Danger existe chez eux, oui
                    le Diable habite parmi eux
                    et en eux ! Comme les Gibis, ils doivent apprendre à
                    identifier le Diable pour l'éliminer sur leur planète, pour
                    retrouver toute la liberté...
              En tout cas
                  voici la simple vérité : qu'ils disent qu'instaurer la liberté
                  totale est dangereux, impossible ou difficile,
                  cela se comprend. Mais une toute autre affaire est de dire
                  que ce n'est pas un avantage consdérable, que c'est absurde,
                  sans intérêt, tout et n'importe quoi. Entre d'une organiser
                  sa planète comme on le souhaite et sans aucune contrainte,
                  circuler
                  comme
                  on a envie, pouvoir à partir d'un point A aller
                  à n'importe quel autre point B; et
                  d'autre part être soumis à une très lourde contrainte comme
                  le principe
                  de non-contradiction, qui ne donne le choix finalement
                  pratiquement qu'à un seul système d'organisation de la planète,
                  il n'y a pas photo ! Si on dit que là où il y a  d'office
                  une contrainte (si petite soit-elle, et à plus forte raison
                  si
                  elle est très
                  lourde et limitative), c'est préférable à là où il n'y en pas
                  du tout, et où l'on a toujours la liberté de se donner soi-même
                  des contraintes ou pas, alors c'est que vraiment quelque chose
                  ne va pas. Seul le Diable lui-même qui s'accroche à sa planète
                  et à son pouvoir peut dire cela. La Logique des Shadoks, c'est
                  alors simplement sa Logique...