La Logique de l'Arbre
On
utilise bien le langage de l'arbre pour
parler d'une science particulière, les mathématiques
ou les maths par exemple... La géométrie, l'algèbre,
l'analyse, etc., sont des branches des mathématiques,
ce qui laisse penser que les mathématiques sont un arbre
unifié... Et les branches ont elles-mêmes leurs
sous-branches, qui ont à leur tour leurs sous-branches,
etc.
Si
les "branches" des mathématiques constituent
des domaines plus unifiés (donc qui peuvent être
vraiment appelés des arbres), les mathématiques
dans leur ennsemble ont beaucoup de mal à perdre ce "maudit" pluriel
pour s'appeler simple LA Mathématique ! Pour qu'un domaine
puisse être tout entier comparé à un arbre
(et non pas à une forêt d'arbres séparés
ou même carrément à une jungle épaisse
où l'on s'y perd, comme justement dans les mathématiques
!), il faut qu'il puisse être unifié en un tronc
unique, c'est-à-dire caractérisé par un domaine
unique (défini par un ensmble précis
de mots clefs fondamentaux, voire un seul !), un paradigme
unique (sa philosophie, et plus précisément
sa logique fondamentale), et sa méthodologie (qui
est la manière dont tout cela s'articule pour engendrer
les connaissances de tout le domaine).
Pour
prendre l'exemple des mathématiques, la théorie
des ensembles de Georg
Cantor (1845-1918) a été grand espoir
d'unifier tout ce qu'on peut dire en mathématiques en
une seule théorie. Le domaine ou objet unificateur dans
ce cas est la notion d'ensemble. Et à vrai
dire, il est difficile de trouver plus unificateur qu'un mot
comme la notion d'ensemble, qui de part son
sens même signifie réunion, union ou unification !
Et le paradigme de la théorie des ensembles
est simplement aussi le paradigme de toute la science actuelle.
Il s'agit simplement de la logique aristotélienne (voir La
fin de la science aristotélienne), et plus
précisément encore d'un de ses principes fondamentaux,
le principe
de non-contradiction, qui est la base même
de tout le raisonnement scientifique, d'Aristote à nos
jours. Et enfin, la méthodologie actuelle
de la théorie des ensembles et des mathématiques
est l'axiomatique. Cette méthodologie
est étroitement liée au principe
de non-contradiction, puisque le but d'un système
d'axiomes et la condition primordiale qui est exigée
de ce système est d'être non-contradictoire. Qu'on
enlève le principe
de non-contradiction et qu'on le remplace par son
contraire, et l'axiomatique dans sa forme actuelle se trouve
profondement modifiée. Et cela change complètement
les mathématiques et les sciences.
Les
mathématiques actuelles gardent leur pluriel parce que
la tentative de les unifier dans une seule théorie axiomatique
des ensembles n'a pas abouti. Toutefois, la théorie
de référence actuelle (celle de Zermelo-Fraenkel),
constitue une avancée considérable dans cette
voie d'unification, en ce que la quasi-totalité des
concepts mathématiques actuels peuvent être définis
dans cette théorie, et obéissent aux mêmes
axiomes fondamentaux, qui sont ceux de cette théorie.
Grâce à cela, on voit beaucoup plus clair dans
la forêt des mathématiques, et de nombreux domaines
jadis séparés et ayant leur propres langages,
outils et méthodes, se sont unifiés pour devenir
de vrais arbres. Mais dans le même temps ces arbres se
sont condérablement ramifiés pour engendrer d'innombrables
sous-domaines, ce qui rend l'ensemble de nouveau très
touffu.
S'il
y a ou presque une unification des mathématiques grâce à la
notion d'ensemble, c'est très loin d'être le cas
le cas pour l'ensemble des sciences, et à plus forte
raison pour l'ensemble des connaissances, la philosophie, la
théologie, la religion et Dieu compris ! L'Arbre nommé LA
Science dont toute science ou toute connaissance serait une
simple branche est-il un condamné à n'être
qu'un Saint-Graal, une entreprise irréalisable ? La
clef d'une telle science existe-t-elle ?
La
réponse à cette question est fort simple : une telle science
était impossible tant que le moteur du raisonnement était le principe
de non-contradiction. Une fois cet obstacle levé, alors
apparaît une remarquable propriété de la
nouvelle science apparaît, comme celle d'un arbre.
Observez
attentivement un arbre et vous découvrirez une de
ses propriétés, aussi simple que remarquable
: en l'abordant par nimporte laquelle de ses branches et
même
par n'importe quelle feuille, vous pouvez, en naviguant dans
l'arbre, atteindre n'importe quelle autre branche ou feuille,
sans avoir besoin de sauter de branche en branche ou de feuille
en feuille. L'arbre a sa racine d'où part son tronc, qui se divise
en plusieurs branches qui se divisent à leur tour, etc. Chaque
branche a sa propre racine, qui est le point où elle
rejoint une branche plus grosse. Une
propriété importante de l'arbre est que toute branche de
l'arbre est à son tour un arbre (un sous-arbre) dans l'arbre,
qui reproduit à son niveau le même modèle que l'arbre tout
entier.
C'est
ici la clef de l'affaire, qui permet d'un point A de l'arbre
d'atteindre tout autre de ses points B, en toute continuité,
en naviguant de branche en branche. Il
suffit de suivre l'algorithme suivant : De A,
on suit la branche jusqu'à sa racine. Puis on suit le parcours
vers le tronc commun avec le point de destination B. Ce tronc
commun est par définition la toute première grosse branche
qui porte à la fois A et B. Il en existe, et à défaut ce tronc
commun est tout simplement le tronc de l'arbre entier. Celui-ci
est la solution par défaut pour le parcours, au cas où l'on
ne trouve pas de parcours plus économique. Puis du tronc commun,
on se dirige vers la racine de la plus grosse branche qui porte
le point de destination B. Les racines sont de plus en plus
petites en allant vers B. A chaque jonction, il existe toujours
une branche qui est le bon itinéraire parmi deux ou plusieurs
possibles. Si on s'égare et l'on prend une mauvaise branche,
il suffit de revenir en arrière, en recherchant de nouveau
un tronc commun. Et on finit toujours par atteindre B.
L'abandon
du principe
de non-contradiction signifie l'adoption de son contraire,
qui peut se formuler en ces termes : "Le contraire de
toute vérité est toujours une autre vérité".
C'est ce que j'appelle le principe d'alternation (voir La
fin de la science aristotélienne et Le
Théorème pour public initié). Le principe
d'alternation instaure un nouveau paradigme scientifique
où tout devient maintenant possible, parce que justement "Le contraire de
toute vérité est toujours une autre vérité".
Cela rend désuette du même coup la méthodologie axiomatique,
car l'un des points clefs de cette méthode est la recherche
de l'ensemble des théorèmes que l'on peut déduire à partir
d'un système d'axiomes, et leur séparation des non-théorèmes.
C'est du souci de la séparation entre théorèmes et non-théorèmes
que l'abadon du principe
de non-contradiction (donc le principe d'alternation)
libère maintenant. Comme le montre l'arbre, d'un point A on
peut atteindre n'importe quel autre point B. Il y correspond
le fait que du point de départ d'un raisonnement, on peut maintenant
atteindre n'importe quelle conclusion. Ceci était une horreur
pour le logicien, à savoir de se trouver dans une situation
où il peut démontrer tout et n'importe quoi, et surtout tout
et son contraire ! Le principe de non-contradiction est
donc une règle interdisant d'aboutir comme conclusion à tout
et à son contraire. C'est ce que l'on conçoit comme étant une
catastrophe logique !
Mais
en quoi c'est une catastrophe de dire ceci : "D'un point A, je peux me rendre
à tout autre point B que je souhaite" ? En quoi c'est un malheur
pour un français par exemple de dire : "De tout coin A de France,
il existe toujours une route me permettant d'aller à tout autre
point B de France" ? Ceci place simplement dans une toute autre
logique où la notion de démonstration et le but de la démonstration
change complètement. Puisqu'on peut désormais tout démontrer
à partir de tout, le but de la démonstration n'est donc plus
de savoir où on peut aboutir (théorème), où on ne peut pas
aboutir (non-théorème), et où on ne peut ni l'un ni l'autre
(énoncé indécidable). Mais le but d'une démonstration est simplement
(comme dans l'arbre) de trouver un intinéraire sans tromper
pour aller où l'on souhaite. Et si on se trompe à un croisement,
la situation n 'est pas aussi dramatique qu'avec le principe
de non-contradiction. On peut toujours revenir sur
ses pas et chercher le bon intinéraire. Et cet itinéraire rallongé
qu'on a emprunté suite à l'erreur (notion qui est désormais
faible et relative) est dans l'absolu simplement un autre itinéraire
pour atteindre la même destination. Si je pars par exemple
de Clermont-Ferrand pour aller à Paris au nord, je peux y aller
par voie directe, ou faire un détour par Marseille au sud !
Ce n'est pas le bon itinéraire en ce sens simplement que ce
n'est pas le plus court. Mais si cet intinéraire correspond
à une volonté (car après tout je peux avoir une raison de passer
exprès par Marseille...), alors c'est aussi un bon itinéraire.
Contrairement
donc à ce qu'on a toujours cru et redouté, l'abandon du principe
de non-contradiction ne signifie pas un chaos logique.
Si chaos il y a, il ressemble exactement à l'arbre et au
dédale de ses branches. Il s'agit plutôt
d'un chaos
bien organisé, ayant de splendides propriétés, une logique
splendide que j'appelle la Logique de l'Arbre,
mais aussi Logique de Cycle, ou encore Logique
d'Alter ou Logique
alternative (par analogique au courant alternatif).
Cette dernière appellation est par opposition à Logique
continue (par analogique au courant
continu), qui elle correspond au paradigme du principe
de non-contradiction. La hantise
d'un mathématicien est d'avoir à écrire que 0
= 1 est
une vérité mathématique, car cette égalité est une des
manières de définir le paradoxe ou contradiction,
ce qu'interdit le principe de non-contradiction.
Mais cette égalité est la définition du Cycle
1 dans la nouvelle logique, et
plus généralement le Cycle X est
défini par l'égalité : 0 =
X (voir
la vidéo L'algèbre
du Cycle).
Puisqu'avec
l'abandon du principe de non-contradiction on
peut désormais démontrer toute chose B à partir
de toute chose A, tout devient donc un théorème.
Pour cela, la
nouvelle méthodologie est appelée théorématique,
par opposition donc à axiomatique. L'activité
théorématique consiste à organiser les notions selon la Logique
de l'Arbre ou Logique de Cycle.
C'est
tout l'enjeu et de toute la raison d'être de la Science
Nouvelle et de son paradigme. Ce paradigme permet
enfin de faire la lumière sur tout, d'aller loin, très
loin dans la connaissance de la vérité.
Le
nouveau paradigme n'exclut pas l'actuel mais l'inclut, exactement
comme si on passe de la science de la "pomme" à la
science des "fruits" en général. Le
paradigme qui limite aux pommes ne permet pas de parler des
poires, des abricots, les cérises, et des fruits exotiques
comme la banane, la mangue, la goyave ou le kiwi. Actuellement,
c'est comme si tout ce qui traite d'autre chose que des pommes
n'est pas de
la
science. C'est ainsi
par exemple que, actuellement, tout ce qui concerne Dieu n'est
pas de la science, jusqu'à preuve du contraire.
Mais
désormais,
toute question, toute chose, a sa place dans
la Science Nouvelle. Toute notion, quelle
qu'elle soit, peut servir de notion d'entrée (ou objet) de la nouvelle
science. Par exemple, la science des pommes (appellons la par
exemple la "pommologie"), pourvu qu'elle soit poussée
suffisamment loin, peut amener à traiter des ensembles
(objet des mathématiques), de la matière (objet
de la psysique), du vivant (objet de la biologie), de l'information
(objet de l'informatique), etc. Et de la même façon,
tout autre objet conduira tôt ou tard à la pommologie.
On a donc la seule et même science avec le nouveau paradigme,
le reste est une simple question de l'angle sous lequel cette
seule et même science est abordée. C'est cet angle
qui donne son nom à la science.
La
seule différence est que selon la notion d'entreé,
la chemin peut être plus ou moins long pour atteindre
un autre sujet. En abordant par exemple la science par la notion
de pomme, le chemin sera court pour en arriver à la
poire ou au kiwi, mais long pour aboutir au théorème
de Pythogore, aux trous noirs ou aux quasars. Et inversement,
en commençant par ceux-ci, la route sera longue pour
en arriver à la science des pommes et aux recettes pour
faire de bonnes compotes. Mais désormais cette passerelle
existe; en partant de tout sujet, on aboutit toujours à tout
autre sujet.
Ainsi,
la forêt des sciences et des connaissances devient un
seul Arbre de la Science. Le reste est une
simple question de savoir par quelle branche (ou notion d'entrée
ou objet) on aborde ce seul Arbre.
Et selon la notion d'entreé, la chemin peut être
plus ou moins long pour atteindre un autre sujet (une autre
branche). Mais on peut simplement aborder l'Arbre par
les racines. Cela signifie alors que la notion d'entrée
est une notion fondamentale. C'est ce que
sont les notions comme celle de nombre,
d'ensemble,
de chose ou d'existence (voir
Chose, Existence, Ensemble).
Voir
aussi :
L'Univers
fractal, l'Univers-Dieu
Le
secret pour faire la Science du Tout