Bonjour
Docteur. Première consultation
Docteur Théophile Psykeon
Livre X1C4A du Livre de l'Existence
(Version
originale autour du 10 février 2004,
pour la la suite, voir : Les
vipères du désert )
Partie
A : «
Vous n’êtes plus le Docteur Théodore Berger »
« Au
commencement, l'Existence ! »
– Au
commencement, l'Existence ! C'est ce que j'affirme, cher Doc,
puis-je vous
appeler simplement Doc ?
– Comme vous voulez. Et si on parlait maintenant de vous et de
votre Existence ?
–
Entendu, mais d'abord permettez-moi de vous demander si vous
avez parcouru le document que je vous ai laissé la dernière
fois, comme préambule de nos discussions, document qui
résume dans les grandes lignes l'objet de ma visite.
–
Oui, je l'ai lu mais je trouve cela curieux parce que c'est la
première fois qu'un patient procède comme vous
en venant à sa première visite juste pour me laisser
un document. Cette démarche me fait penser à … aux …
–
Ça vous fait penser aux … poursuivez votre pensée
je vous en prie …
–
À des gens, disons, bizarres, mais en tout cas de peu d'importance …
–
Ça vous gêne à ce point de dire qui c'est ?
Auriez-vous des problèmes psychologiques à les nommer,
Doc ?
–
Pas spécialement, mais dites, j'ai comme l'impression
de subir un interrogatoire de votre part. Qui êtes-vous
? Journaliste ? Enquêteur ? Quelles sont vos intentions
?
–
Voyons Doc, ai-je la tête d'un journaliste ? Enquêteur à la
rigueur, car je suis effectivement un enquêteur scientifique …
–
Et c'est quoi un enquêteur scientifique ?
–
Cela veut dire que je mène une vraie enquête au
sein même des sciences et pour la Science, un fouineur,
quoi. Mais si vous préférez, un chercheur, Doc,
un chercheur …
– Au CNRS ?
–
Non, je suis un chercheur solitaire, car ma principale activité est
l'enseignement des mathématiques et des sciences physiques …
–
Oui, j'entends bien, vous êtes donc enseignant chercheur à l'université…
–
Non, j'enseigne dans un Lycée Professionnel et je cherche
et je fouine chez moi, dans la rue, dans la campagne, bref partout.
Je ne travaille donc pas pour une université, mais pour
l'Universalité.
– Oui, j'ai lu ce terme dans votre document. Et vous me dites que
c'est cela l'objet de votre visite …
–
Oui, Doc, c'est ça mon problème, et vous allez
m'aider à le résoudre, à y voir plus clair …
–
En quoi puis-je vous être utile dans vos, disons, "recherches
scientifiques" ?
– Vous pouvez beaucoup, Doc, oui, vous pouvez beaucoup …
–
Soit. Et que comptez-vous faire de votre théorie ?
– Vous en parler, juste vous en faire part.
–
Ça alors, vous avez élaboré toute
une théorie
rien que pour moi ?
–
C'est cela même Doc. Cette
théorie est rien que
pour vous et pour personne d'autre ! Ça vous surprend
?
–
Je vois, je vois … Bon …
– Vous pensez que je suis dingue, n'est-ce pas, Doc ?
– Je n'ai jamais dit cela, cher ami …
–
Mais vous le pensez … hein, Doc ? Vous pensez que je suis
fada, sinon plus, pas vrai ?
–
Ne voyez pas les choses ainsi, je vous en prie. Et … et
si on parlait enfin de votre théorie ?
–
Je n'attends que ça, Doc. Il me tarde de commencer à vous
parler de la Connaissance Exacte …
–
De la Connaissance Exacte… ?
–
Oui, de la Science Exacte, de la Mathématique, quoi …
– Ah, d'accord. Mais vous ne pouvez pas dire les choses plus simplement
?
–
Pardonnez-moi de n'avoir pas employé l'appellation classique,
mais je n'ai pas utilisé cette définition de la
Mathématique par hasard…
–
Puis-je en connaître la raison ?
– Pas maintenant, Doc, mais plus tard, au moment venu …
–
… ?
–
Je vous étonne ? Et pourtant en tant que psychanalyste
cela ne devrait pas vous surprendre. Oui, vous devriez être
habitué à voir venir dans votre cabinet des gens,
disons, bizarres …
« J’y suis. Je crois deviner ce que vous êtes… »
– J'y
suis. Je crois deviner ce que vous êtes …
–
Ah bon ? Qu'est-ce qui peut vous le faire dire, et surtout qu'est-ce
que je suis d'après vous ?
–
Ne jouez pas à ce jeu avec moi. Je suis sûr que
vous m'avez parfaitement compris …
–
Exact, Doc. Reçu cinq sur cinq, je vous offre donc une
excellente occasion de voir une personne, disons, bizarre, de
très près, un énorme échantillon
de bizarrerie. Quand vous aurez bien compris et connu cet échantillon-là,
alors vous aurez fait d'une pierre plusieurs coups, oui vous
aurez réussi un énorme strike. Et alors tous les
gens bizarres n'auront plus de secret pour vous. Je vous préviens,
Doc, en matière de bizarrerie je suis vraiment un cas à part
et vous aurez du fil à retordre avec moi. Vous aurez vu
le pire dans le domaine de la bizarrerie et à côté de
moi les autres bizarres vous paraîtront, disons, très
normaux ! Donc, pas de bile Doc, mes intentions sont très
bonnes. Oui, je suis un enquêteur de la Connaissance Exacte,
de la Mathématique, mais un enquêteur malade comme
n'importe lequel des malades qui viennent vous voir, enfin presque.
Bref, vous jugerez par vous-mêmes. Alors acceptez-vous
de me soigner ou faut-il que je débarrasse votre divan,
Docteur Théodore Berger ?
– Ah, vous ne m'appelez plus Doc ?
–
Bien sûr que si, Doc ! Vous voyez que vous commencez à prendre
goût à mon jeu, si c'est un jeu. Ça vous
paraît tout à coup anormal que je ne vous appelle
plus Doc, n'est-ce pas ? Dois-je comprendre par là que
vous voulez de moi comme patient malgré mon concentré de
bizarrerie ?
–
J'ai comme l'impression que vous me piégez …
« Baissez votre garde d’un cran, juste d’un
petit cran… »
– Mais non, Doc, je vous ai dit que mes intentions sont
tout ce qu'il y a de plus bonnes ! Baissez donc votre garde d'un
cran, juste d'un petit cran. C'est moi qui vient pour être
soigné par vous mais je constate chez vous quelque chose
comme une paranoïa plutôt déplorable bien que
je la comprenne …
–
Ne vous gênez surtout pas pour me faire connaître
votre diagnostic sur mon état psychique, cher ami. Vous
voulez peut-être prendre ma place sur le fauteuil et moi
la vôtre sur le divan ?
–
J'avoue que vous me surprenez beaucoup, Doc. Si avant de venir
vous voir, je ne savais pas que vous êtes un psy très
particulier dans la profession, je douterais beaucoup de votre
compétence ! Accordez-moi un minimum de confiance.
Oui, je vous dis que je suis un malade et c'est votre rôle
de me soigner, de m'administrer non pas le remède de votre
choix, mais le remède que mon cas nécessite. Ce
sera peut-être inédit mais ce sera à vous
de relever le défi. S'il y a des points qui semblent obscurs,
nous sommes justement là pour les éclaircir, n'est-ce
pas Doc ? Vous parliez justement de mon document …
–
Oui, je comprends mieux maintenant quand vous me dites que vous êtes
un enquêteur scientifique car votre
théorie est
essentiellement une théorie mathématique. Je dis
essentiellement …
–
Non Doc, le contenu est tout entièrement mathématique …
–
Je vous l'accorde, mais c'est en tout cas une théorie,
disons, assez originale et même très originale.
Je dois reconnaître que je n'ai pas saisi toute votre argumentation
dont je n'ai retenu que les grandes lignes. En effet, vous entendez
apporter une nouvelle vision de
l'univers, que d'ailleurs vous
désignez presque toujours par Univers, et surtout vous
entendez démontrer l'existence de Dieu …
–
Excusez-moi de vous interrompre pour apporter une précision
de très grande importance. Je n'entends pas démontrer
l'existence de Dieu, mais montrer
Dieu comme du doigt, ce qui
est beaucoup plus fort ! Oui, démontrer reste une simple
activité intellectuelle. Mais montrer à l'œil,
faire entendre par les oreilles, faire toucher du doigt, faire
percevoir par les sens et par l'esprit, et
enfin parler au cœur,
c'est toute une autre affaire !
Oui, c'est
comme vous Doc. Si quelqu'un dit que vous n'existez pas, il
est beaucoup
plus fort de le conduire à vous ou
de vous conduire à lui, et si vous êtes dans les
parages, de vous montrer du doigt, que de se fatiguer à argumenter
dans le vide et à lui donner les preuves de votre existence.
Oui, Doc, on s'est fatigué dans l'histoire à vouloir
démontrer l'existence de Dieu. Or justement cette existence
ne se démontre pas, mais se montre ! On n'a pas besoin
de démontrer l'existence de Dieu pour une raison simple
: avant de démontrer que Dieu existe, encore faut-il savoir
ce que l'on entend par Dieu, encore faut-il bien savoir de quoi
on parle, de qui on parle ! C'est plus cela le fond du problème
et non celui de savoir si Dieu existe ou non. Et si
on sait très
précisément ce qu'on entend par Dieu, la question
de son existence ne se posera peut-être plus, sûrement
plus ! On n'a pas besoin de démontrer l'existence
de Dieu pour une raison très simple : on
n'a pas besoin de démontrer l'existence de l'Existence ! C'est cela
que j'entends vous faire comprendre, Doc …
« C’est compris, c’est compris, enfin je
crois… »
– C'est compris, c'est compris, enfin je crois … Le
moins qu'on puisse dire c'est que ça démarre fort
avec vous …
–
Je vous avais bien prévenu de bien attacher votre ceinture,
Doc, de faire attention au décollage... Vous
disiez ?
–
Je disais que je voulais en revenir à votre théorie
mathématique qui ne démontre pas l'existence de
Dieu mais qui montre Dieu, théorie qui se nomme …
–
La Théorie Universelle des Ensembles ou la Théorie
de l'Universalité...
– Ce serait bien que vous me laissiez de temps en temps finir mes
phrases …
– Pardon, Doc. Oops ! Finissez je vous prie …
–
Je reviens donc à votre Théorie Universelle des Ensembles.
Le plus surprenant, c'est la façon dont vous
mêlez à votre
théorie beaucoup de choses a priori sans lien avec les mathématiques,
jusqu'à votre vie elle-même !
–
C'est cela même Doc. Tant que cela ne restait qu'une théorie
mathématique dans le sens traditionnel du terme, il n'y
avait aucun problème, absolument aucun ! Ce n'était
alors qu'une affaire totalement privée et personnelle.
Ce n'était qu'un passe-temps et j'espérais tout
au plus en faire une sorte de roue de secours professionnelle.
Mais quand cette théorie a commencé à tout
englober jusqu'à mon existence toute entière, quand
elle a commencé à impliquer tout le monde, alors
cela est devenu toute une autre affaire ! Et croyez-moi Doc,
selon la façon dont vous m'écouterez, je vous dirai
qui vous êtes …
–
Ah bon ? Vous me direz qui je suis ? Je vois que je ne suis pas
au bout de mes surprises avec vous. Je vous propose donc de bien
vous allonger sur le divan et que les choses sérieuses
commencent …
–
Vous ne croyez pas si bien dire Doc ! Oui, que les choses sérieuses
commencent ! Et je commencerai par vous dire :
Ceci est comme une
odyssée de l'étrange,
Et pourtant il n'y a rien d'étrange.
Ceci est comme une aventure insolite,
Et pourtant il n'y a rien d'insolite.
Ceci est comme le début d'une ère du paranormal,
Et pourtant c'est le normal qui reprend tous ses droits …
– … ?
–
Pourquoi vous me regardez comme çà, Doc, et pourquoi
faites-vous cette tête ? Vous
n'allez quand-même
me prescrire une camisole de force avant de m'avoir entendu
jusqu'au bout, n'est-ce pas, Doc ?
– Juste une question, Monsieur …
–
Abli-Bouyo, Simgnoïmanantou Abli-Bouyo. Mais je vous autorise à m'appeler
Sim comme tout le monde en France. Mais vous pouvez aussi m'appeler
Hubert car je désire me révéler désormais
sous ce prénom.
–
Ah, en plus vous changez d'identité …
« C’est à vous de me le dire…»
– Pas vraiment Doc, je ne change pas fondamentalement,
du moins je l'espère, et c'est votre boulot de me le dire
justement, n'est-ce pas ? J'entends
simplement révéler
ma face cachée. En effet, comme pour la lune, on n'a presque
toujours vu de moi qu'une face. Et le moment est venu de tourner
ma tête pour que l'on voit l'autre !
Mais si c'est plus que cela,
Si c'est plus qu'une tête qui tourne,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est une plongée au fond d'un océan,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est une visite aux abysses,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est une mort,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est un phénix qui brûle,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est un moi qui s'en va,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est une existence qui s'éteint,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est un baptême,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est une remontée de l'eau,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est un retour des abîmes,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est une résurrection,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est un phénix qui renaît de ses cendres,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est un nouveau moi qui naît ou qui renaît,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est une existence qui s'allume ou qui se rallume,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est un ancien moi qui arrive à maturité,
C'est à vous de me le dire.
Si c'est un insecte qui sort enfin de son cocon,
C'est à vous de me le dire.
Oui, si c'est la métamorphose d'un papillon,
C'est à vous de me le dire, cher Doc.
Alors quelle était votre question, s'il vous plaît,
Doc ?
–
Oui, je voulais juste vous demander si j'aurai souvent droit à ce
genre d'envolées lyriques ?
–
Je crains pour vous que oui, Doc. Mais, dites, ne seriez-vous
pas en train de sous-entendre quelque chose de pas très … de
pas très …
–
De pas très … quoi ?
–
À mon tour de vous dire que je suis sûr que vous m'avez
très bien compris, sinon je change immédiatement
de psychanalyste. Méfiez-vous, Doc, car je vous teste … oui
je vous teste. Pour l'instant je dois avouer que ça commence
plutôt mal.
« M’offrez-vous quand-même
une seconde chance ? »
– Dommage pour moi. Et à mon tour de vous demander
si vous m'offrez quand-même une seconde chance ?
–
Bien sûr Doc, si on ne peut pas rigoler un peu … surtout
que ce que j'ai à dire est très sérieux.
Oui, je crois qu'il faudra détendre un peu l'atmosphère
de temps en temps et vous comprendrez très vite pourquoi.
Non, ce que vous appelez ironiquement envolée lyrique
n'en est pas justement. Je préviens tout de suite, ce
n'est pas de la poésie et je ne me prends pas pour Victor
Hugo ou Arthur Rimbaud. Mais l'originalité de ce que j'ai à dire
m'obligera de temps en temps à adopter ce style d'expression
dont je me préoccupe peu de savoir s'il est ou non inédit.
Ce qui compte, c'est son efficacité et les messages forts
qu'il entend délivrer. Ce style consiste simplement à atomiser
une pensée globale de manière à ce que chaque
unité de pensée participe au tout mais en ayant
sa propre identité, sa force propre ! Mais que l'on ne
s'y trompe pas, ce que vous appelez envolées lyriques
sont en réalité des coups de marteau pourtant doux,
et si j'osais j'en parlerais comme de coups de canons pourtant
pacifiques, et si j'osais encore j'en parlerais comme de coups
de tonnerre pourtant pleins de bons sentiments. Oui, avec tout
juste un minimum de bonne foi, malgré le ton énergique
que j'emploierai parfois, on n'y verra aucune agressivité ou
je ne sais quel autre sentiment semblable.
« Une simple question de temps, oui de temps … »
Pour en
revenir aux fameuses envolées, elles se résument à une
seule :
Au commencement, l'Existence !
À elle seule, l’Existence est toute la théorie dont nous
parlons, la Théorie Universelle des Ensembles ou la Théorie de
l'Universalité. Oui, à elle seule c'est un puissant tonnerre et
un grand tremblement de terre dont les autres ne sont que des répliques
et des échos ! Pour votre plaisir Doc, voici une première fille
de la mère des envolées lyriques :
Aujourd'hui
est le temps de l'Existence,
Car ce qu'elle signifie vraiment
Est une simple question de temps,
Oui, de temps …
Et la comprendre vraiment
Est une simple question de temps,
Oui, de temps …
Non, non,
qu'on n'y cherche pas des rimes. Et il y a le mot qui empêche
ici les parfaites rimes : Existence ! Il faut comprendre
où se situe la révolution dans
les mathématiques, Doc. Autrefois il y avait les
mathématiques
du sens, les mathématiques sémantiques. Ces mathématiques
atteignirent un apogée avec Georg
Cantor (1845 – 1918)
le père de la Théorie des ensembles. Sa théorie était
déjà presque la Théorie Universelle des
Ensembles. On avait atteint les portes du paradis perdu et il
suffisait de reconnaître ces portes comme telles. Et on
avait dans les mains les clefs
de l'Existence et il suffisait
de les mettre dans les serrures. Mais on ne reconnut ni les portes
ni les clefs car le
monde entier gît sous un étrange
pouvoir qui l'aveugle depuis toujours et le nom de ce pouvoir
mystérieux, qui cessera progressivement de l'être,
est Négation ! Ce pouvoir barre
toujours les routes menant à l'Existence.
Et dans les mathématiques de Cantor apparurent d'étranges
et insolites paradoxes, le roi des paradoxe étant, comme
on va le découvrir ensemble, le Paradoxe de Russell, du
nom de Bertrand Russell contemporain de Cantor qui l'a découvert.
Ces paradoxes étaient en réalité les
fameuses clefs de l'Existence, mais on ne le savait pas et on traita Cantor
d'assassin des mathématiques, celui qui les plonge dans
les abîmes de l'abstraction, celui qui les égare
! Victime de cette incompréhension, le
pauvre Cantor finit sa vie en hôpital psychiatrique. Et aujourd'hui, on dit
de lui qu'il fut un génie ! C'est toujours comme ça,
on reconnaît la valeur des gens après les avoir
assassinés. C'est cela Doc, on expédia le génie
chez les psys, à l’asile !
Aujourd'hui
est venu le temps de voir ce qu'auraient été les
mathématiques, où elles auraient conduit, vers
qui elles auraient conduit si on avait reconnu les clefs et si
on les avait tourné dans les serrures ! Aujourd'hui nous
saurons sur qui repose la Connaissance Exacte, la Science
Exacte que sont les Mathématiques, et même ces mathématiques
perdront leur étrange pluriel et se déclineront
au singulier : Mathématique ! Aujourd'hui on saura de
qui la Science Exacte est le langage, est la langue, oui on saura
que la Mathématique est tout simplement la langue de l'Existence ! Aujourd'hui on connaîtra la Pensée qui régit
l'Univers !
Aujourd'hui
on comprendra que l'incapacité des hommes à résoudre
vraiment des paradoxes comme celui de Russell signifie tout simplement
leur incapacité à faire la part entre le Vrai et
le Faux, si leurs connaissances ne reposent
pas sur la Source qu'est l'Existence ! En effet, couper la Mathématique
de sa Source, c'est non seulement la rendre stérile, mais
aussi la fragmenter et la transformer en mathématiques
plurielles ! Oui, ayant perdu la Source qui fait son unité,
son Universalité, oui ayant perdu la voie de l'Existence,
oui ayant perdu la voie du Paradis, c'est désormais à chacun
sa voie, c'est désormais à chacun sa théorie,
c'est désormais à chacun sa mathématique,
c'est désormais à chacun sa vérité.
Chacun concocte ses axiomes et se contente de vérifier,
s'il y arrive, que cela ne provoque aucun paradoxe ! C'est important
qu'une théorie mathématique reste une connaissance
exacte, une science exacte, une théorie non contradictoire
! Cela veut dire qu'on se contente d'être capable de faire
localement la part entre le Vrai et le Faux. Et une branche mathématique
a fait de cette activité de vérification sa spécialité et
cette branche est la Logique mathématique. Elle a comme
sous-branche la Théorie des modèles.
On notera
avec très grand intérêt que lorsque
l'on parle des mathématiques en particulier et des sciences
en général, on ne peut pas faire autrement qu'employer
des expressions du genre branche ou sous-branche, et ceci est
très révélateur ! Oui, c'est cela même,
la Connaissance, la Science est un gigantesque Arbre qui se subdivise
en branches, c'est-à-dire en spécialités,
de plus en plus petites ! Qui plus est, ce n'est pas pour rien
que la présente théorie porte le nom de Théorie
Universelle des Ensembles. Non, ce n'est pas pour faire beau,
car cette théorie laisse peu de place à la pure
fantaisie. Tout et absolument tout y a un sens car c'est la mathématique
du sens qui reprend tous ses droits. En effet, le normal reprend
tous ses droits, et le normal
d'hier apparaîtra pleinement
pour ce qu'il est : l'anormal ! Les choses doivent donc s'inverser
car il est évident que le monde est fou et qu'il marche
sur la tête ! Et il marche sur la tête tout simplement
parce qu'il a perdu son Guide, sa Source,
son Paradis, son Existence !
Le temps
est donc venu de voir que tout
dans l'Existence est une question d'ensembles
et d'éléments. Autrement
dit, TOUT est mathématique ! Et un ensemble a des éléments
qui eux-mêmes sont des ensembles qui ont des éléments
et ainsi de suite jusqu'à la fondation, jusqu'à la
racine, jusqu'à l'Alpha ! Et TOUT, c'est-à-dire
l'Existence, c'est-à-dire l'Univers, est l'Oméga
! Oui, aujourd'hui
est le temps de l'Alpha et de l'Oméga !
Un ensemble est comme un père et ses éléments
sont comme ses enfants. Un ensemble a des éléments,
eux-mêmes ayant des éléments, ayant à leur
tour des éléments et ainsi de suite jusqu'à la
fondation, jusqu'à l'ensemble vide qui n'est autre
que l'Alpha. Bref, la Théorie
Universelle des Ensembles a une structure
d'Arbre ... Vous me suivez
toujours, Doc ?
–
J'essaie … Poursuivez, je vous en prie…
–
Merci… Où en étais-je déjà ?
« Vous parliez des arbres … »
– Vous
parliez des arbres …
–
C'est ça. Mais un arbre, malgré ses branches et
ses subdivisions est un tout harmonieux, est une unité.
On ne peut pas en dire autant des mathématiques actuelles
et encore moins des sciences en générale. C'est
ainsi qu'on a beaucoup de mal à concilier les deux grands
pôles de la Physique que sont d'une part la Relativité (l'infiniment
grand) et la Mécanique quantique (l'infiniment petit).
On a toutes les peines à trouver le tronc commun où se
rejoignent ces deux branches ! Pour ce qui est des mathématiques,
la situation est terrifiante ! C'est une gigantesque forêt,
de milliers et de milliers d'arbres et de branches, dans laquelle
s'y retrouver est loin d'être une mince affaire. Oui, elles
ont beaucoup de mal à perdre leur pluriel ! Et pourtant
elles ont beaucoup plus de chance que la cousine Physique. Elles
ont au moins une théorie qui réalise une unité non
négligeable : la Théorie des ensembles ! C'est
là, la vision de Cantor qui apparaît dans toute
sa splendeur. En effet, il a compris que cette notion d'ensemble
permettait de réunir diverses notions et pratiques mathématiques
apparemment sans lien ! Il découvrait que tout en mathématique
rejoignait un arbre, la Théorie des ensembles. Et depuis
on a compris que tout en mathématiques est un ensemble
: les nombres, les relations, les fonctions, les structures,
les espaces, les vecteurs, les matrices, les tenseurs, les points,
les droites, les plans, bref tout ce dont on parle en mathématiques
! Et surtout Cantor a découvert le maniement d'étranges
choses mathématiques nommées ordinaux et cardinaux,
et avec ces engins il était tout près de l'Alpha
et de l'Oméga ! Il avait en main les clefs du mystère
du temps, oui les clefs du … Temps ! N'hésitez pas à m'arrêter,
Doc, sinon je débite…
–
Débitez donc…
– Tant pis pour vous. Vous devriez profiter de ces perches que
je vous tends pour prendre la main. Je continue donc …
Mais l'Alpha
et l'Oméga n'est pas une chose comme les
autres ! On a crié au
monstre, aux paradoxes,
on a dit que les mathématiques logeaient des dragons dans
leurs fondements. Il était interdit de parler de l'ensemble
de tous les ensembles, autrement dit, on chassait tout simplement
des connaissances l'Oméga,
autrement dit encore l'Existence !
Avant celui de Russell, il y eut le Paradoxe de Burali-Forti
(1897) qui, lui, concerne les ordinaux. Avec lui il était
tout simplement interdit de parler du dernier ordinal, c'est-à-dire
de l'Oméga, de l'Alpha
et l'Oméga, du Commencement de la Fin, du … Temps
!
« Tout était fait pour nier l’Existence… »
Tout était
fait pour nier l'Existence ! Beaucoup l'ont fait par ignorance
comme Russell, Hilbert et bien d'autres, mais
beaucoup l'ont fait aussi par complicité en ce sens qu'ils
avaient un esprit
prédisposé pour Négation !
Au nombre d'eux figure en bonne place Charles Darwin (1809 – 1882)
qui a caché sa vraie condition d'athée jusqu'à la
fin de sa vie, et aussi Auguste Comte (1798 – 1857) le
père du positivisme, qui lui n'a rien caché du
tout ! Parler du positivisme alors que sa philosophie est fondamentalement
une philosophie de Négation, ça
il fallait le faire ! Et aujourd'hui on saura ce qu'est le vrai
Positivisme et ce
Positivisme, c'est tout simplement l'Existence que Comte niait
et reléguait au rang de considération métaphysique à bannir
des sciences ! La Théorie de l'évolution à la
manière de Charles Darwin, précisons-le, et le
positivisme à la manière d'Auguste Comte, précisons-le
aussi, ont jusqu'ici régné en maîtres sur
la science contemporaine. Oui, le spectre de Darwin est dans
toutes les questions relatives à la vie, et celui de Comte
est dans toutes questions relatives à l'univers puisqu'il
préside à la démarche scientifique elle-même.
Et les deux se combinent dans toutes les questions relatives
au monde et à la société ! Le premier réduit
l'homme à la condition de simple animal obéissant
fondamentalement à ses instincts, à la loi de sélection
naturelle, à la survivance du plus apte et à la
loi du plus fort ! Quand on voit comment fonctionne le monde,
sa logique est à peine différente de celle de la
jungle. Le second entend lui aussi nous expliquer le monde, l'humanité (comme
il le dit), la société. Il est le père de
la sociologie, de la science de la société. Mais
l'un comme l'autre ont éliminé la Source
de la société, oui ils ont éliminé l'Existence !
Mais aujourd'hui
on saura ce qu'est la
Vie et la vraie origine de la vie. Aujourd'hui, avec
Négation
démasqué et avec les mystères du temps et
de la vie éclaircis, c'est l'évolutionnisme à la
manière de Darwin et le positivisme à la manière
de Comte qui prennent le chemin des calendes grecques. Oui…
Ceci
est comme une
odyssée de l'étrange,
Et pourtant il n'y a rien d'étrange.
Ceci est comme une aventure insolite,
Et pourtant il n'y a rien d'insolite.
Ceci est comme le début
d'une ère du paranormal,
Et pourtant c'est le normal qui reprend tous ses droits …
« … ? »
– … ?
« C’est tout simplement le film de mon étrange
existence…»
– C'est la première fois dans l'histoire de l'homme
qu'un texte mathématique fait de la vie d'un homme un
symbole ! Oui, la vie entre dans les mathématiques ou
plutôt les mathématiques, sous le regard ahuri de
notre homme, cessent d'être inertes et arides comme un
désert sans vie et elles deviennent la Vie ! Quand sous
mes yeux ébahis, le grand désert par excellence
que sont les mathématiques se met à fleurir, à faire
jaillir des torrents et à faire chanter des oiseaux ;
quand ce désert mathématique s'apprête à ouvrir
des yeux aveugles à commencer par les miens, à faire
entendre des oreilles sourdes à commencer par les miennes, à faire
sauter des boiteux comme moi et à délier des langues
muettes comme la mienne, alors la première chose qui me
vient à l'esprit c'est de chercher l'adresse d'un psy,
oui d'aller m'allonger sur un bon divan et de causer à quelqu'un
de mes hallucinations ! En effet, je prends ces précautions
avant qu'il ne m'arrive pour de bon la même chose que le
pauvre Cantor ! Alors je dis :
Étrange
non ?
C'est grave Doc ?
Et pourtant ce n'est ni un rêve, ni un cauchemar,
C'est tout simplement le film de mon étrange existence.
Oui, il
me fallait un psy à la hauteur du phénomène,
un psy très spécial, un psy gigantesque, un psy
vraiment pas comme les autres. Alors Doc, quand vous avez commencé à qualifier
mon texte ou plutôt mes paroles mathématiques d'envolées
lyriques, oui quand vous qualifiez ainsi ce qui ressemble à une
poésie sans vraiment être une poésie, ce
qui est comme une chanson sans vraiment être une chanson,
alors je me demande si j'ai trouvé le bon psy.
Mais rassurez-vous,
depuis cette première maladresse je vous observe, je vous
analyse et je vous scanne. Je m'aperçois maintenant que
vous ne faites plus une tête bizarre. Je m'aperçois
que vous commencez à prendre la dimension du phénomène.
Vous commencez à vous rendre compte que vous avez affaire à une
psychologie qui met à mal les modèles que vous
connaissez. Vous vous apercevez que l'esprit et la pensée
humaine n'est pas l'esprit et la pensée d'un robot que
l'on enferme entièrement dans des schémas qu'ils
doivent forcément suivre. Vous commencez à réaliser
qu'il y a un sens caché dans tout ce que je dis, oui qu'il
y a un sens dans ce qui à première vue paraît
n'en avoir aucun. On peut donc maintenant repartir sur de meilleures
bases, car à partir de maintenant, vous ne le savez pas,
mais vous avez changé d'identité. Vous n'êtes
plus le psy qui a ironiquement qualifié mes propos d'envolées
lyriques. Et pourtant je conserve cette expression que nous allons
maintenant regarder plus positivement. Car vu ainsi c'est finalement
un joli qualificatif. Finalement ça me plaît bien
: envolée lyrique !
Vous avez
donc changé d'identité et ceci est
une déclaration que je laisse volontairement mystérieuse
et que peut-être un jour j'éclaircirai si je le
veux, et surtout si l'Existence le veut. Mais pour qui lit entre
les lignes, il comprendra aisément ce que cela veut dire.
Oui, Doc, vous avez changé d'identité mais restez
naturel avec moi. Faites les remarques que vous jugez nécessaires
sans avoir peur de blesser mon existence déjà meurtrie.
Même si le sujet est très sérieux, il n'est
pas obligé de manquer de naturel. Même s'il est
par moment douloureux, il n'est obligé d'être sinistre
et lugubre. Restez donc vous-même et restons donc nous-mêmes.
Que cette
conversation reste sous le signe de la franchise. Votre métier, vous oblige plus à m'écouter qu'à parler.
Vous y êtes obligé mais vous êtes payé pour
et c'est votre gagne-pain à vous. J'ai passé jusqu'ici
ma vie à beaucoup écouter, observer, analyser,
comparer, réfléchir sur les choses. Alors pour
une fois que je réalise vraiment qu'il y a des gens dont
le métier est d'écouter les malheurs des autres,
pour une fois que c'est moi qui ai la parole et que je peux dire à quelqu'un
: " Savez-vous que vous devez plus m'écouter que
parler ? ", alors je ne m'en priverai pas.
Au contraire,
je profiterai amplement de l'occasion pour faire la vidange,
pour faire le vidage, pour faire le vide, pour me vider !
Mais soyez certain, Doc, que je ne suis pas un patient comme
les autres.
Je ne dis pas : " C'est son boulot de m'écouter et
je le paie pour, alors il ne fait rien d'extraordinaire, mais
seulement ce qu'il doit faire, un point c'est tout !" Oui,
dans mon cas vous serez plus largement payé que vous ne
le pensez, mais je n'en dis pas plus.
« Désormais,
vous n'êtes plus le Docteur Théodore Berger mais le Docteur
Théophile Psykeon…»
– Déjà s'établit
entre nous une relation de confiance, Doc. Faisons comme si
nous étions de très
vieux amis qui n'ont pas peur de se dire franchement les choses.
Je ne vous épargnerai pas mais je ne vous mépriserai
pas et je vous respecte beaucoup, croyez-moi. C'est tout ce que
je demande en retour de votre part. Oui, si je vous disais que
je viens vous voir plus dans votre intérêt que dans
le mien, vous feriez de grands yeux d'étonnement et vous
diriez que là je divague. Et pourtant, et pourtant, et
pourtant …
En effet,
je le redirai encore, quand vous aurez soigné le cas
que je suis, vous ressentirez l'immense joie et recevrez les
grands honneurs d'un chirurgien qui devait
tenter une opération jugée impossible et désespérée.
De plus le monde entier est suspendu à cette opération
et en attend dans l'impatience le dénouement, lequel
dénouement
est finalement : " Opération réussie ! " C'est
la perspective qui vous attend, Doc.
Désormais vous n'êtes donc plus le Docteur Théodore
Berger mais le Docteur Théophile Psykeon …
– Ça alors, vous ne manquez pas d'imagination, en effet. Vous êtes
vraiment étrange … mais ne le prenez
surtout pas mal, je vous en prie, sinon j'hériterais
d'une troisième identité …
–
Drôle, très drôle Doc. Non, rassurez-vous,
je ne le prends pas du tout mal car je sais désormais
que vous n'êtes plus l'ancien Docteur Théodore Berger
qui me regardait de haut et surtout qui pensait que je ne pouvais
pas avoir quelque chose de vraiment intéressant à dire, quelque
chose de nouveau à lui apprendre. Non, vous
n'êtes
plus l'ancien Docteur qui pensait que s'il devait avoir
quelque chose de nouveau à apprendre sur l'Existence, ce
n'est sûrement pas de moi que cela viendrait.
Non, vous n'êtes
plus l'ancien Docteur qui pensait que les questions relatives à l'Existence sont
uniquement du ressort de spécialistes qui sont les
seuls mandatés pour nous éclairer sur le
sujet.
Oui, vous pensiez que les questions relatives à l'Existence étaient
uniquement du ressort de Philosophes de votre connaissance ayant
reçu une huile d'onction sur la
tête en signe de
grande sagesse et de grands amoureux de la sagesse. Vous pensiez
alors qu'un simple homme du peuple ne
peut recevoir de la part de l'Existence une sagesse très spéciale sur
l'Existence.
Mais maintenant
vous me regardez d'un regard nouveau, comme si
vous vous disiez que vous avez en face de vous quelqu'un
de spécialement
préparé par l'Existence pour un jour J.
Oui, comme si vous aviez devant vous un Philosophe très
spécial
marqué et mandaté en bonne et due forme
par l'Existence depuis sa naissance et même avant,
et ce pour une très
spéciale et ultime
mission d'éclairage sur l'Existence,
pour ce grand rendez-vous avec vous le nouveau Berger,
oui pour ce grand rendez-vous avec vous le Docteur Théophile
Psykeon.
Partie
B : « Dites-moi ce qu'est pour vous la Vie...»
« Dites-moi ce qu’est pour vous la Vie… »
"Dites-moi maintenant ce qu'est pour vous la Vie dont
vous parlez dans votre théorie ?
–
En voilà une autre question étrange ! L' Existence,
Doc, l'Existence. Que voulez-vous que ce soit d'autre ? Des langues
comme le français ou l'anglais parlent de la vie comme
de l'existence et inversement.
– Oui, mais associer vie et existence est juste une question de
langue et de mots. Un mot du dictionnaire peut avoir une multitude
de sens, chaque sens ayant ses limites. Par exemple, un caillou
existe et pourtant il ne vit pas.
–
Votre remarque est très pertinente et vous touchez du
doigt un problème d'une extrême importance, une
question fondamentale, le problème de la langue. Je
peux même parler du mystère des langues. Mais tout est
une question de degré ou d'échelle d'organisation,
Doc. Oui, ce sont les mots-clefs : échelle et organisation.
Vous savez bien Doc qu'un caillou est une échelle d'organisation,
c'est-à-dire une échelle de vie, supérieure à celle
d'un simple atome, qui à son tour dépasse l'échelle
d'un particule comme un électron par exemple. Et l'échelle
d'un brin d'herbe est supérieure à celle du caillou,
brin d'herbe surpassé par un ver de terre, lui-même
surclassé par un humain. Mais ce n'est pas tout Doc. La
hiérarchie de vie la plus parlante est celle par exemple
de l'atome transcendé par une cellule, cellule transcendée
par l'humain qu'elle constitue.
"Une
cellule est donc un organisme, c'est-à-dire
justement une organisation de vie à part entière.
C'est une unité de vie, un quantum de vie. Par rapport à l'échelle
de vie de la cellule, une molécule ou un atome apparaît
comme inerte. Et par rapport à l'échelle de vie
d'un humain, celle d'une cellule apparaît comme inerte
car largement transcendée. J'entends par transcendée
qu'elle est d'un autre ordre, d'une autre échelle, d'un
autre degré. Mais ne vous faites de bile Doc, tout cela
sera mathématiquement et très précisément
défini. Le seul mot
qui n'aura pas besoin d'être
défini est le mot existence, car il ne se définit
pas. Et si on voulait essayer de le définir, on dirait
qu'exister c'est être, c'est vivre, c'est … exister
quoi, et on tourne en rond. Oui, existence est le mot premier à partir
duquel tout le reste se définit mathématiquement.
Ce mot est premier car vouloir le définir, c'est faire
appel à lui-même, et je ne vais pas vous refaire
le coup de la question " Est-ce que l'Existence existe ? " n'est-ce
pas Doc ? Au fait, où en étais-je déjà ?
–
Vous expliquiez le mot transcendance et vous disiez que vous
le définiriez mathématiquement …
–
Oui, c'est cela. Merci Doc de me faire reprendre le fil. Vous
savez, il y a tellement de choses à dire que quand j'ouvre
une parenthèse, ça peut devenir tout un roman dans
le roman …
– Excusez-moi de vous interrompre avant que vous n'ouvriez un autre
roman. Vous parlez donc
de transcendance …
–
Encore merci Doc. Je disais donc que la vie de l'organisme qu'est
l'être humain transcende celle de la cellule. Avec l'être
humain nous atteignons un organisme supérieur, un quantum
de vie supérieur, une unité de vie supérieure.
Vous remarquez que j'emploie souvent le mot supérieur.
La définition du mot transcendance dont je parlais commence à se
dessiner. En fait il s'agira d'une notion mathématique
de base qui permettra de voir plus clair dans les mots vagues
comme création, transcendance, supériorité, échelle,
appartenance, inclusion, partie,
etc. Tous ces mots …
– Vous ouvrez encore un roman, oui encore un roman …
– OK, Doc . Je disais ?
– Humain, cellule …
–
Exact, vous avez de la mémoire, vous … Oui, avec
l'organisme humain, nous passons donc à un ordre supérieur
dans la hiérarchie ou degré d'organisation, bref
dans l'échelle de la vie. C'est la marche au dessus, c'est
le niveau au dessus. Ce qui à l'échelle de l'atome
ou de la cellule est encore appelé noyau, devient chez
l'homme … le cerveau ! Mais on peut remarquer que la noyau
de la cellule n'a déjà plus rien à voir
avec celui d'un atome. C'est la gamme nettement au dessus
dans la hiérarchie. Avec le noyau de la cellule, on commence
par parler de programme génétique. Il y a déjà une
pensée intégrée à côté de
laquelle celle du noyau d'un atome est comme du néant
! Et pourtant le noyau de la l'atome contient lui aussi un programme.
Mais celui-ci est simplement d'un niveau inférieur. En
vérité, parlant d'un organisme, il est tout entier
un programme. D'ailleurs c'est le cas pour toute chose. Oui,
c'est toute la cellule, tout l'organisme, qui constitue cette
pensée même si le noyau en constitue le cœur … Vous
voyez, nous commençons naturellement à utiliser
le langage de l'analogie que j'appelle le langage des modèles.
La notion de modèle est un très grand concept
de ma théorie (enfin de "ma" théorie …,
façon de parler) dont nous causons et qui est liée à mon étrange
existence …
–
Pourquoi dites-vous "façon de parler" ? C'est
bien votre théorie ?
« Oui et non … enfin, comment dirais-je, je veux
dire…»
– Oui et non … enfin, comment dirais-je, je veux
dire … c'est-à-dire, enfin bref disons pour simplifier
que c'est ma théorie, sinon cela risque de me faire ouvrir
un très grand et très étrange roman avant
l'heure…
–
Là je ne vous suis plus. C'est bien vous seul qui avez élaboré votre … enfin
la théorie dont nous parlons, non ? Vous avez des collaborateurs
?
–
Non, à ce stade aucun collaborateur, humain je veux dire…
– Aah ! Allongez-vous bien donc le plus confortablement possible.
Car je vois que nous aurons vraiment beaucoup de boulot. Alors
maintenant parlez-moi de vos collaborateurs qui ne sont pas des
humains …
–
Mes collaborateurs… , si on peut les appeler ainsi, ne
sont pas légion. Il n'y en a que deux … enfin, un,
euh, deux, bref, c'est un peu compliqué …
–
Écoutez, s'ils ne sont pas légion, et de plus s'il
n'y en a tout au plus que deux, alors ils sont vite comptés.
Ne me dites quand même pas que c'est difficile pour vous
de compter jusqu'à deux !
–
Vous savez Doc, il peut parfois être difficile de compter
jusqu'à deux. Tout dépend de ce que l'on compte.
Si vous comptez une chose, ou deux, qui sont tantôt un,
tantôt deux, et tantôt un, vous finiriez par ne plus
savoir compter jusqu'à deux. Cela s'appelle en mathématiques
le Paradoxe de Russell. Un paradoxe qui a tellement dérouté les
mathématiciens du début du siècle dernier
que cela a été un vrai tremblement de terre dans
les mathématiques. On a alors conclu que celles-ci sont
peuplées d'affreux monstres, d'affreux paradoxes, dont
celui de Russell, paradoxe qui est un vrai champion au royaume
des monstres. Il se trouve très justement que ce Paradoxe
de Russell décrit tout simplement un tango intime entre
un Père et son Fils, entre un Univers Premier et un Univers
Deuxième, un peu comme une étoile double dont l'une
est plus grosse que l'autre, la plus petite tournant autour de
la plus grosse, mais la plus petite étant plus près
de nous. Alors on voit tantôt les deux très distinctement,
tantôt la grosse masque la petite, et quand la petite est
entre nous et la grosse comme une sorte d'intermédiaire
et d'ambassadeur elle masque la grosse. Donc c'est tantôt
une, tantôt deux, tantôt l'une, tantôt l'autre.
Tout dépend du point de vue où l'on se place pour
les voir.
L'Univers
qui est donc en fait un Univers Dual, fonctionne grâce à cette intimité à deux. Sa
description est à la fois le modèle Père-Fils
et à la fois le modèle Père-Mère.
Et beaucoup de choses imitent ce tango modèle. J'appelle
cela la dualité dissymétrique unitaire parce que
je n'ai pas pu lui trouver d'autre appellation plus convenable.
C'est l'incompréhension de ce phénomène,
incompréhension brouillée par Négation qui
a fait croire que les mathématiques étaient truffées
de monstres à écarter à tout prix du champs
des connaissances.
–
Revenons donc à nos … enfin, à vos modèles.
–
Oui, le noyau est le cœur, le centre de la pensée
de la cellule tout comme le cerveau est le siège de la
pensée de l'humain. Comme pour la cellule, tout le corps
de l'homme participe à sa pensée. En premier lieu
il y a ses sens : la vue, l'ouïe, le toucher etc. Ensuite
il y a le cœur qui irrigue le cerveau et lui apporte l'oxygène
qui est la spécialité des poumons. Et il faut remarquer
qu'il y eut un stade de la vie, de l'existence, de l'organisme
qu'est l'être humain où toutes ces composantes étaient
dans un seul œuf, cellule initiale, résultat de la
rencontre d'un spermatozoïde et d'une ovule. Je ne vous
ferai pas un dessein, Doc. Mais la pensée, c'est-à-dire
le programme génétique contenu dans cette cellule-là est
de tout un autre ordre que celui des cellules qui se formeront
plus tard pour entretenir l'organisme qu'est l'humain. À partir
de l'œuf tout s'accélère d'une façon
phénoménale et vertigineuse. Un vrai Big Bang !
Oui, c'est cela un Big Bang où l'unité qu'est l'œuf,
la chose unique qu'est la cellule initiale se met à se
diviser mais tout en restant un tout unique et harmonieux ! Cette
division-là n'est pas celle d'un désordre destructeur,
ce n'est pas une désintégration, mais c'est une
division qui produit la diversité et la différentiation
! C'est ainsi que se formeront les organes comme le cœur,
les poumons ou le foie par exemple. Mais tout cela se forme dans
le seul but de coopérer harmonieusement à la vie
d'un seul organisme : l'être humain ! C'est l'unité dans
diversité et la diversité dans l'unité.
C'est la caractéristique même d'un univers. Nous
en reparlerons en temps voulu Docteur …
« Vous en étiez à la notion d’univers…»
– Théophile Psykeon, c'est ainsi que vous m'avez
surnommé, et c'est ainsi que je m'appelle désormais,
et ce jeu de rôles commence à bien me plaire. Poursuivez
je vous en prie…
–
Petite erreur Doc. Ce n'est pas un jeu de rôles. Vous êtes
un symbole comme moi aussi j'en suis un. Mais tous les deux nous
jouons bel bien notre propre rôle, le vrai. Oui, celui
que nous avons dans l'Existence. La seule différence dans
votre cas, c'est votre étiquette qui vous masque mais
qui se dévoilera progressivement pour que l'on sache qui
vous êtes depuis que votre identité a changé.
Pour l'instant ce surnom signifie que vous êtes très
exactement le psy qu'il me fallait ! Je peux maintenant dire
que je ne regrette pas mon choix car je commence à me
sentir mieux …
–
Je suis flatté du compliment, mais ne vous fiez pas aux
apparences. Revenons donc à nos moutons et vous en étiez à la
notion d'univers…
–
Vous êtes en plus modeste et vous vous sous-estimez …
–
Vous en étiez à la notion d'univers…
–
OK, j'ai compris et pourtant je suis très sincère
quand je le dis …
–
Vous en étiez à la notion d'univers…
–
Bon, d'accord. Un organisme est donc un véritable univers à part
entière ! Et le mot univers est un des mots-clefs de cette
théorie comme le mot modèle. Et la naissance de
l'organisme, sa vie et son évolution et notre univers
sont des modèles l'un de l'autre. Les modèles se
caractérisent par leur similitudes, d'où justement
le mot, mais aussi par leurs caractéristiques propres
qui souvent sont liés à l'échelle où on
est. Ainsi notre univers est né d'une grande cellule initiale
qui en se divisant et en se diversifiant a donné naissance à une
multitude de choses dont les galaxies avec leur noyaux, les étoiles
avec leur noyaux, les systèmes avec leurs noyaux, les
planètes avec leurs noyaux, les cellules avec leurs noyaux,
les atomes avec leurs noyaux etc. Toutes ces choses sont des
modèles d'organismes avec leurs spécificités,
c'est-à-dire des modèles d'univers avec leurs spécificités.
Oui, ce sont des vies différentes, c'est-à-dire
des échelles d'organisation et de complexité différentes.
Dans l'univers qu'est un humain il y a des sous-univers que sont
les cellules qui se créent suivant un modèle réduit
de Big Bang dont les sur-modèles sont l'organisme tout
entier ou l'univers tout entier.
Les choses
me semblent claires, Doc, l'univers tout entier est un organisme
vivant abritant des
sous-organismes vivants d'échelle de vie inférieure.
Oui, l'univers tout entier est un programme, une pensée,
bref une vie, une existence ! Dans cet univers il se crée
des univers inférieurs comme nous. Et dans les univers
que nous sommes il se crée aussi en permanence des univers
inférieurs à nous que sont nos cellules. Mais
l'univers que nous sommes, l'échelle de vie que nous
sommes possède
ses limites… Je ne vous ennuie pas j'espère, Doc
? Je vous trouve bizarrement silencieux. Interrompez-moi quand
vous le jugez nécessaire, car quand je suis lancé,
on ne m'arrête plus …
–
Soyez certain que vous ne m'ennuyez pas du tout, bien que j'aie
plus l'impression d'assister à un cours de sciences que
de soigner un patient. Juste une question : pensez-vous que toutes
ces considérations et tous ces détails aient vraiment
un rapport avec votre consultation ?
–
Exactement, Doc. Je vous ai dit que cette théorie a un
lien très étroit avec mon étrange existence.
Et vous ne pouvez pas comprendre cette existence sans entrer
dans le fond de la théorie. De plus vous me soignez rien
qu'en m'écoutant. C'est tout ce dont j'ai besoin Doc.
Si vous avez peur que je monopolise votre divan, ou que j'en
prive d'autres patients, alors je vous paierai en conséquence,
ne vous en faites pas. Qui plus est, en me soignant, vous soignez
du même coup un nombre incalculable d'autres patients.
En effet, notre conversation est ouverte au monde et surtout vous
ne connaissez pas encore le mystère de votre nouvelle
identité. Mais si vous en doutez, je vous le redis, vous
serez largement payés, très largement …
–
Quelle aubaine ! J'ai donc de la chance d'être tombé sur
vous, ou plutôt le contraire. Je vais pouvoir enfin me
bâtir le château de mes rêves…
–
Ne vous moquez pas, Doc. C'est pas sympa … Et puis une
fois encore vous ne croyez pas si bien dire. Sait-on jamais,
les rêves
les plus délirants, les fictions les plus folles rejoignent
parfois la réalité …
–
Et si vous repreniez plutôt vos explications ?
« Ah
voilà, je parlais de nos limites …»
– Oui, mais du coup je ne sais plus où j'en étais,
voyons … ah voilà, je parlais de nos limites…
–
Vous voyez que vous ne perdez pas tant que ça le nord …
–
Eh oui, je me surprends moi-même de temps en temps, trêve
de plaisanterie… Oui, je disais donc que nous ne maîtrisons
pas ni ne dirigeons pas depuis le centre du commandement qu'est
notre cerveau tous les mécanismes de création qu
se produisent en nous. Nous nourrissons notre organisme et lui
apportons l'énergie, les matériaux de construction
ou de maintenance et c'est à peu près tout ce que
nous pouvons faire ! Pour le reste, nous sommes entièrement à la
merci du programme initial et tout simplement du programme que
nous sommes. Le jour où il s'arrête, eh bien il
s'arrête. Le reste est une affaire de pompes funèbres
et de vers. Nous sommes donc à la merci d'un programme,
d'une pensée qui n'est pas sous le pouvoir de notre pensée
! Nous avons tout juste un petit, tout petit, pouvoir de vie
ou mort sur nos sous-univers, c'est-à-dire nos cellules.
Nous pouvons par exemple éliminer par chimiothérapie
celles qui menacent la survie de l'organisme tout entier parce
que cancéreuses. Nous pouvons décider de nourrir
ou non nos cellules. Mais alors nous nous mettons nous-même
en péril. N'empêche que nous avons ce pouvoir. Ce
petit pouvoir, nos cellules ne l'ont pas à leur échelle
car leur faculté de décision est moindre que la
nôtre. Normal, puisque notre échelle de vie est
transcendante.
Bref, notre
univers est de toute évidence tout entier
une pensée et un programme dont nous sommes des sous-programmes,
tout comme nos cellules sont les nôtres. Mais la transcendance
du programme de notre univers tel que nous le connaissons n'est
manifestement pas suffisante pour maintenir ses sous-programmes.
De plus on aurait toutes les peines du monde, ou plutôt
de l'univers, à trouver dans notre univers un centre de
commandement que nous pourrions définir comme un cerveau
d'ordre supérieur au nôtre. Nous aurions pu espérer
de ce cerveau universel qu'il maintienne tous ses sous-programmes.
Mais c'est tout juste si on peut identifier un noyau pour notre
univers, comme on peut le faire pour une galaxie. Il est donc
assez surprenant qu'un univers sans cerveau véritable
puisse produire des modèles comme nous qui apparaissons
comme supérieurs à lui en complexité. Oui,
on parle dans cet univers de l'apparition de la vie à partir
d'un état de vie, c'est-à-dire d'organisation,
inférieur ! On parle de la vie qui viendrait de l'inerte
! Les modèles que nous avons examinés semblent
tout d'un coup fonctionner à l'envers ! C'est le moins
complexe qui produit le plus complexe ! C'est un peu comme si
notre organisme, l'univers que nous sommes, produisait des cellules
plus intelligentes que nous, plus complexes que nous, mieux organisées
que nous. C'est un peu comme si le noyau d'une cellule était
un centre de commandement, un cerveau, beaucoup plus complexe
que notre cerveau ! Bref, c'est comme si le Big Bang que nous
sommes et qui est issu de l'œuf initial produisait des Big
Bang d'ordre supérieur ! Bizarre non ?
Nous
serions des cellules d'un univers, d'un organisme sans cerveau
transcendant
tous ses sous-cerveaux, sans modèles
supérieurs pour nos sens comme la vue, l'ouïe, le
toucher etc., sans modèles supérieurs pour nos
organes que sont le cœur, le foie, les poumons etc. Avouons
que c'est plutôt incompréhensible ! Et le plus étrange,
c'est que nos cellules seraient dotées d'une conscience
supérieure à la nôtre et non l'inverse !
Il faut attendre l'apparition des cellules pour admirer
les couchers de soleils ! Il faut que la conscience émerge
de l'inconscient ! La complexité hiérarchisée
de la vie se trouve brutalement renversée et tout fonctionne
en l'envers ! Non, Doc, vous pouvez dire tout ce que vous voulez
mais c'est une vraie histoire à dormir debout ! Doc,
l'étrange et l'anormal n'est pas où l'on croit
!
« Calmez-vous, je vous en prie…»
– Calmez-vous, je vous en prie, car j'ai comme l'impression
que vous commencez à vous énerver …
–
Vous avez raison, Doc, cela ne sert à rien de s'énerver.
Car on peut démasquer et démonter des aberrations
solidement ancrées avec le sourire, le calme et une colombe
sur la tête. Pour en revenir à mes propos, vous
avez pu noter l'emploi inévitable dans mon exploration
de mots comme né, naissance, crée, création
qui impliquent l'idée très importante d'un point
de départ, d'une origine, d'un commencement, d'un instant
zéro , bref d'un
alpha !
Et à propos
de temps, j'ai employé au moins une fois un mot magique
qui implique le temps : l'évolution ! C'est ainsi que
j'ai de la naissance et de l'évolution de notre univers,
de la naissance d'un œuf à partir d'un spermatozoïde
et d'une ovule, œuf qui évolue jusqu'à devenir
l'être humain comme vous et moi qui continue d'évoluer
ou au moins de se maintenir. Mais vous avez noté qu'à chaque
fois l'évolution est précédée d'une
naissance et d'une création ! Oui, pour qu'une chose puisse évoluer,
encore faut-il qu'elle commence par exister, qu'elle commence
par
exister ! Ça tombe sous le sens même ! Pardon, je
m'emporte encore Doc … Je vais donc dire très calmement
une fois encore que pour qu'une chose puisse évoluer,
il faut qu'elle ait une genèse. Et je n'emploie pas ce
mot par hasard. Et la genèse d'une chose, c'est l'instant
où son existence commence !
Ici aussi
il y a eu une gigantesque supercherie et une monumentale arnaque
que
beaucoup ont vu. Mais c'est pareil, on les traîne
dans la boue chaque fois qu'ils osent se faire entendre. Jusqu'aux
grandes institutions religieuses qui, vaincues et digérées,
se rallient à la conception orthodoxe, bref à l'arnaque
scientifique. Mais heureusement que comme dans tout combat pour
une cause juste, il y a de valeureux résistants. Comme
on ne peut parler de petit sans parler de grand, comme on ne
peut parler de relatif sans parler d'absolu, on ne peut parler
d'évolution sans parler de création,
sans existence préalable. Et l'existence préalable,
c'est tout simplement l'Existence !
Lorsqu'on
parle d'un enfant, son évolution dans le ventre
maternel ainsi que son évolution dans la vie sont d'une
grande importance. Mais sans le pourquoi de son existence, ne
serait-ce que le fait qu'il soit le produit de l'amour de deux êtres
qui se réjouissent de deux bonnes nouvelles, la première
relative au fait qu'il a commencé son existence en tant
qu'œuf, bref qu'une femme est enceinte, et la seconde relative à sa
naissance, au jour J de son premier cri, ces considérations
d'évolution perdent toute leur importance ! Pour une personne
qui part de son domicile le matin pour se rendre à son
lieu de travail, l'évolution est tout simplement comme
le moyen de transport ou l'itinéraire, rien de plus !
Oui, rien de plus !
Quand l'évolution
se contente de dire le comment des choses (et encore faut-il
qu'elle nous dise les bons comment),
pourquoi pas ? Mais lorsqu'on fabrique des origines avec l'évolution,
là rien ne va plus ! Que tout cela deviennent un jour
d'une évidence éblouissante
est simple question de temps, oui de temps…